Dans ma famille, quand j’étais enfant à Rome, on créait beaucoup de choses pour la maison: des pulls tricotés, des rideaux sur mesure, des décors pour la crèche, des déguisements de carnaval. Aussi, j’entendais souvent parler de l’époque où ma mère était enfant à son tour et tout le monde savait coudre un chemisier, une jupe simple, des vêtements d’enfant. Aller acheter une robe dans une boutique était alors un fait rare et exceptionnel.
Je regrette un peu cette époque, peut-être aussi parce qu’elle me rappelle le monde de l’enfance.
Quoi qu’il en soit, quel plaisir d’aller chercher ses fournitures et se perdre dans tous les possibles, rentrer chez soi et commencer à réfléchir à comment on va s’y prendre, se lancer à l’eau tout en redoutant de gâcher son tissu ou sa laine, pour enfin voir avec émerveillement votre petite création qui prend forme sous vos mains, et en être fier.
Peut-il y avoir de plaisir dans la création sans ce petit risque que ça ne marche pas, sans devoir faire un choix sur tous les autres, sans cet apprentissage au coup par coup? En tout cas, c’est ainsi que je m’amuse le plus…
Pour contrer l’avalanche de cadeaux made in China pour les enfants (on a beau essayer d’en suggérer, ça ne marche pas toujours), je me suis amusée à coudre des petits draps pour un lit de poupée tout simple que j’ai repeint pour Chiara. Le petit matelas et l’oreiller sont recouverts de jolis tissus de chez Petit Pan et j’ai fait un drap double-face en utilisant les restes du passepoil. J’étais plutôt contente du résultat, mais surtout, surtout, de voir cette étincelle de joie dans ses yeux.
*édito: la poupée vintage appartenait à ma grand-mère