Un de plus – One more

Un an de plus. Une nouvelle décennie qui commence. Ça ne change pas grand chose, je suis toujours la même. Mais, le temps des calendriers a passé. Cette fête-là ou ce voyage ne datent pas de hier, mais d’il y a plutôt cinq ou quinze ans. C’est bizarre parce que certains souvenirs sont aussi nets que ceux d’avant-hier. En même temps, ça me confirme que ce qui reste, au bout du compte, ce sont les moments choisis. Que le déroulement du temps n’est pas linéaire, mais il ralentit quand on est heureux.

Parlant de quoi, il y a bien une chose dans laquelle je me sens différente (et j’en suis très heureuse): je n’ai plus de temps à perdre avec des choses ou des personnes qui ne m’apportent rien. Finies les heures à essayer de comprendre les pourquoi et les comment des autres, pour ensuite être blessée qu’ils n’en fassent pas autant avec moi. Révolue l’époque où je prenais souvent sur moi, pour ensuite m’en vouloir de ne pas avoir pris ma défense. Les gens qui veulent qu’on les plaigne, qu’on les écoute, qu’on les chouchoute, sans jamais penser à vous, peuvent circuler. Ce temps-là je le consacre à ce qui m’enrichit et me rend heureuse. Il m’a fallu quelques années pour y parvenir, c’est vrai, mais quel sacré chemin, les amis. C’est le mien et j’y tiens.

Encore mille mercis à mes amies pour la très belle fête. Vive le bonbon! Aux enfants, pour leurs cadeaux tous mignons. A ma famille, pour le déjeuner en terrasse. A mon frère qui m’a envoyé des fleurs du Brésil. A mon amie Laura, qui a fait le voyage d’Italie juste pour fêter ce jour avec moi. Aux amis lointains pour leurs petits cadeaux dans la boîte aux lettres et leurs coups de fil. A ces fleurs magnifiques et au soleil qui a pointé le nez pour nous.

J’ai beaucoup de chance.

J’ai quarante ans et la vie est belle.

Merci.

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One more year. A new decade beginning for me. It doesn’t change that much, really, I’m just the same. Yet calendar’s time has passed. That party or travel were not yesterday but rather five or fifteen years ago. It’s weird because those memories are just as fresh as if it was yesterday.  Still, it reminds me that chosen moments are all that stays. That time is not a linear concept but does slow down when you’re happy. 

Speaking of which, there is after all one thing about which I am different (and glad to be): I don’t have any more time to waste with things or people that don’t bring me anything. No more hours spent rambling about other people’s reasons, just to feel sorry for myself  because they won’t do the same. No more taking responsibility for everything just to feel bad that I didn’t speak out loud for myself . People who want to be listened to and pampered and cherished without ever thinking about you can move on. That spare time is for doing things I love and enjoy. It took me a few years to get here but hey, that was a hell of a ride, I tell you. So I’m ok with it.

Thank you again to my dear friends for the great party. Bonbon rocks! To my children for their thoughtful gifts. To my family for the outside lunch. To my brother who sent me flowers from Bresil. To my friend Laura who flew in from Italy  just to be there on the day! To all distant friends for their calls and small gift by the post. To these gorgeous flowers and the sun that poked for us. 

I feel grateful.

I’m forty and life is beautiful.

Thank you.

Parfois c’est plus dur – Sometimes it’s harder

J’ai appris depuis des années à rester sur mes gardes quand je rentre en Italie: un peu de bonheur c’est bien, mais trop vous fera regretter de devoir repartir. Alors: prudence avec le bonheur.

D’habitude, ça marche.

Cette fois, j’ai dû rater quelques étapes, parce que ma première semaine de vacances a été très bien, trop bien justement, : du soleil mais pas trop de chaleur, des enfants charmants, des amis différents à retrouver tous les jours, des belles sorties au lac, en forêt, à la mer, de bons petits plats italiens comme on aime. Du coup, la deuxième semaine a été  un peu gâchée par l’idée que j’allais devoir repartir, sans compter que maintenant que je suis revenue à Paris c’est dur, très dur même.

D’abord de quitter à nouveau Rome, ma ville, dont la lumière et la beauté sont simplement renversantes en cette saison. C’est là que j’ai dû baisser la garde en premier lieu parce que à chaque coin de rue je me revoyais enfant ou ado, ma baladant avec des copines ou main dans la main avec un amoureux ou faisant des projets pour mon avenir. Surtout le soir. Dans ces soirées romaines chaudes et douces où tout le monde, touristes et romains, dîne dehors sur les places, dans les ruelles, chacun vacant à ses occupations, avec la sensation que la soirée ne va jamais finir et que tout est possible sous ce ciel-là, jusqu’au bout de la nuit.

Puis, c’est dur de quitter certains endroits qui me sont chers ou que j’ai retrouvés, intactes, avec une nature toujours luxuriante et des gens chaleureux et simples, avec qui on est bien avec si peu, loin de la frénésie d’une métropole (je ne sais pas quand, d’ailleurs, mais il est certain qu’un jour je quitterai la ville, et sans regrets). Et, bien sûr, aussi ma famille et mes amis, ceux qui m’ont vue grandir, qui me connaissent tellement bien que sans parler déjà on se comprend.

Trop de jours, trop de bonheur, trop de retrouvailles heureuses. Non pas que je sois mal ici à Paris. Mais, c’est différent. Très différent. Je suis seule avec ma vie, mes problèmes et mes joies, sans le soutien et la présence, parfois encombrante certes, de l’affection à l’italienne. Ce fut un choix, que je ne regrette pas. Juste, quelques fois c’est plus dur que d’autres…

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I’ve learned some years ago to be careful when I go back to Italy. To give in to a little bit of happiness but not too much, in order not to regret having to go back. I take it easy and normally it works out fine.

But this time I must have skipped something because the first week of holidays was good. I mean, really good: sunny but not too hot, lovely kids, different friends to meet up every day, cool outings to the lake, the woods, the sea, scrumpious Italian food. That was way too much,  meaning that the second week was slightly spoiled by the idea of having to go back and now that I’m back, it’s tough. I mean, really tough.

It’s hard to leave Rome again. My hometown. Whose light and beauty in this season are just stunning. That’s where I must have misdone something in the first place because at every corner I saw myself as a kid or a teen, strolling with friends, hand in hand with a boyfriend or making plans for my future. Mostly at night. On those Roman hot and sweet nights where everybody eats outside, Romans and tourists, each busy with his life but all feeling like the night will never end. 

Then it’s hard to leave some places I cherish or have just found back where nature is still flourishing and the people are just so simple and welcoming you feel right at home. Far from the hectic city life. Then to leave my family and long-time friends. Those who know me better, who saw me growing and understand me without me speaking. Those with whom we laugh at the same jokes, with just a glance, because we know.

Too many days, too many delights, too many happy welcome-backs. Not that I’m unhappy in Paris. But it’s different. So different. I’m alone with my life, with its problems and joys. Far from the the (sometimes-too-present) Italian kind of love. It was my choice and I don’t regret it. Simply some times it’s harder than others..