there are moments when

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There are moments when words become heavy stones sinking to the bottom instead of reaching the surface, which remains perfectly still. Looking down, you can see them laying down there.

Let it be silence then. Giving time to time. Stitch by stitch, tracing back the original thread. For what it may mean, that’s where I’m at now.

Au fil du temps

Retrouver, en faisant du rangement, les restes des laines tricotée ou crochetées au fil du temps. Chaque pelote évoque des souvenirs, parfois oubliés. Oh, cette série de chaussons que j’avais tricotées pour mes enfants. Et la petite layette pour ce cadeau de naissance? Et ce pull! Et cette écharpe! Chaque souvenir me rappelle une saison, des visages, des parfums, où j’étais, lequel de mes enfants était déjà né. Toutes ces preuves tangibles de mon affection qui s’est matérialisée de maille en maille, jusqu’à devenir pull ou bonnet ou salopette et partir vivre sa vie chez quelqu’un d’autre.

J’ai eu envie de rassembler tous les projets dont j’avais des souvenirs précis dans un cahier: un bout de laine, quelques lignes et une photo si je peux. Que ce sera beau, dans quelques années, quand je déroulerai ce fil d’Ariane et referai ce chemin à rebours, au fil du temps.

Que votre soirée soit belle, chers amis.

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While making room in my crafts corner, I stumbled upon the rests of wool I have knitted or crocheted over the years. Each leftover ball brings back (sometimes forgotten) memories. Oh my, those tiny shoes I had knitted for my children! Those clothes for that baby shower. That sweater! And that scarf… Each memory brings back a season, familiar faces and scents. Where I was, which of my children was already born. All these tangible proofs of my affection that, stitch by stitch, became sweater or hat or overalls and went to live its life in someone else’s home.

It made me want to collect all projects of which I have clear memories into a notebook. Just a piece of thread, a few lines and, whenever I can, a picture. I so look forward, in a few years, to unwinding this Ariadne’s thread, all the way down the memory lane.

May your evening be bright, dear friends.

Follow your Arrow

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Cinq indices à découvrir, un par semaine; deux pistes différentes à chaque fois, en version unie ou bicolore. Voici ce que promettait l’alléchant, et irrésistible, teasing d’Ysolda pour son châle mystère. Forte de quelques expériences positives avec des pulls et de la layette j’ai pensé, naïvement, que ça n’allait pas être bien pire que du Jacquard ou des suites de torsades. C‘est ainsi que je me suis embarquée, avec une bonne pointe d’inconscience, dans cette aventure. Et quelle aventure, les amis! Rebondissements et mystère à volonté.

Five clues, one per week. Two choices each time, with or without color switches. That was Ysolda’s very enticing Mystery Kal teasing. Having successfully knitted some sweaters and baby clothes in the past I thought naively that it would not be much worse than Jacquard and twists. So on I went for the adventure with glee (and a pinch of unconsciousness). And what an adventure friends! Mystery, twists and turns galore.

Passé l’enthousiasme initial, j’ai passé quelques bonnes minutes de solitude devant les suites d’abréviations en langage toktok (lire: k3, *yo, ssk, (k1, yo) twice, k3, k2tog, (k1, ssk, k3, yo, k1, yo, k3, k2tog et pareilles aménités), à répéter sur 400 mailles sans qu’il y en ait seulement une de plus ou de moins, sous peine de gâcher tout l’effet escompté.  Ensuite est venu le désarrois de celle qui réalisait qu’elle n’avait pas du tout pris la mesure du défi et se retrouvait à faire et défaire le même passage pendant un week-end entier, à cause du mauvais décompte des mailles. Puis, l’envie de tout laisser tomber face au triste constat que mon châle, au mieux, aurait été mi-parfait ne pouvant cette humble tricoteuse que je suis s’y dédier que deux rangs par ci, par là, ou alors tard le soir, quand mes yeux se croisent pour la fatigue, au lieu que dans un calme idéal.

My initial enthusiasm quickly cooled down when I saw the Martian  (k3, *yo, ssk, (k1, yo) twice, k3, k2tog, (k1, ssk, k3, yo, k1, yo, k3, k2tog and the like) coding I was supposed to follow 400-stitches along error-freely in order to stick to the plan. Then came the rather gloomy week-end where this way-too-naive knitter knit and undid the same sequence on end due to stitch numbers who wouldn’t match and realized she hadn’t got a clue of where she had diven into. After which I just wanted to store my circular needles forever ‘cos I finally saw clearly that my kal could, at best, turn out half-perfect (unless I could find a magic wand allowing me to devote more than spare moments to the mysterious quest).

Face à la nécessité concrète de choisir entre laisser tomber (et réessayer dans dix ans) ou bien accepter cette version mi-parfaite à ma portée, il s’est produit quelque chose d’assez étonnant. J’ai regardé la belle laine Malabrigo que j’avais achetée. J’ai pensé à mon enthousiasme initial de tricoter quelque chose pour moi, pour une fois. Et j’ai choisi de prendre ce qui était à prendre, ici et maintenant. A partir de là, comme par miracle, ça n’a été que du plaisir. Mes yeux, jusque là rivés (inutilement) sur le schéma en papier, ont commencé à regarder le dessin prendre forme au fil des mailles. Mes mains, libérées de l’angoisse de devoir tout réussir, ont retrouvé le plaisir de faire glisser le fil d’une aiguille sur l’autre, dans un mouvement cadencé. Droite gauche droite gauche. Mais aussi le plaisir enfantin de voir les mailles monter alors qu’avant elles n’étaient qu’un écheveau brut de laine. Il y a eu des erreurs que j’ai corrigées à temps, et d’autres que j’ai vues trop tard, quand j’étais trop fatiguée et je n’ai pas eu envie de défaire à nouveau plusieurs rangs. Je ne l’aurais jamais dit avant, mais aujourd’hui, à défaut de rendre mon châle le plus parfait du siècle, ces petites imperfections me le rendent encore plus cher. Car ces imperfections-là (que seulement moi peux voir, je sais) me rappellent ce soir  où je me suis distraite en écoutant ma fille chanter ou mon fils me raconter une blague. Ou bien encore, celui où la radio m’a importée au loin  sur le fil d’une histoire.

Having to decide whether to give up (and try again in ten years) or to say yes to a half-perfect result, I found myself wondering. About the fine Malabrigo Sock yarn I had bought. How happy I was to finally knit something for myself. And I chose to take what I could handle, here and then. As of that point, it all became so much easier. My eyes, which had been (blindly) nailed to the charts all of the sudden begun to actually see some patterns taking shape. My hands, freed from the burden of « making perfect », found back the pleasure of handling a beautiful yarn from one needle to the other, in a regular, smooth motion. Left right left right. As I found my rhythm, I also found back that childhood pleasure of seeing stitches grow from a simple hank. Some mistakes I could correct on time. Others have stayed because I was too tired when I saw them and I didn’t have to courage to undo tens of rows. I would not have said this before but now I feel like these very little mistakes make this kal more dear to me. Because they remind me of that evening when I was distracted by my daughted singing or my son telling a joke. Or the radio playing a beautiful song. And that’s my life.

J’ai plongé dans cette aventure la tête en première sans vraiment me rendre compte de ce que je faisais. Honnêtement, je n’avais aucune idée à quoi mon châle allait ressembler, d’autant plus qu’à cause de sa largeur, toutes les mailles étaient tassées ensemble à la fin et ne permettaient pas du tout d’en apercevoir le rendu final. Autant vous dire que quand j’ai rabattu la dernière, j’étais véritablement curieuse de dévoiler le mystère. Un petit cycle de lavage et essorage doux plus tard, j’ai vu, avec énorme stupeur, se dessiner ceci devant mes yeux:

Truth to be told I have diven head first into this adventure  not knowing at all what I was doing nor how this kal would look like once finished (also because the high number of stitches made it impossible to get a global view out of it). When I casted off the last stitch, I was truly curious to unveil the mystery. You can only guess my (huge) surprise when I saw this appearing before my eyes after the usual soft washing and drying:

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Au fur et à mesure que j’épinglais le châle pour le bloquer, je n’en croyais pas à mes yeux. C’était un peu comme si quelqu’un, en cachette, était venu remplacer toutes les mailles maladroites que j’avais  tricotées, péniblement par moments et surtout aveuglement, par ces magnifiques interconnexions de courbes et de lignes (pratiquement) parfaites. Un vrai mystère. Et chapeau bas à Ysolda, pour sa maîtrise en la matière (de tricot et de mystères).

As I pinned the kal down to block it I couldn’t believe my eyes. It felt as if someone had exchanged all those goofy stitches I had knitted, sometimes with so much effort, and replaced them with those beautiful and (almost) perfect curves and lines. A true mystery. And a hands up to the tremendously talented Ysolda for rocking the house.

Belle journée chers amis, parfois il est donc vrai que le meilleur est l’ennemi du bon.

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Have a nice evening friends, sometimes it’s true then that the better is the enemy of the good…

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A cupcake (hat)

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Quand une maman qui aime le tricot et la pâtisserie monte des mailles, sans patron précis, pour un bonnet aux couleurs choisies par sa fille, il se peut que le résultat soit, comment dire, un peu étonnant. Un bonnet en effet, mais drôlement semblable à un cupcake fraise-chantilly. Mmmm…

Le plus je le regarde, le plus il me fait sourire. Mais bon, sa petite destinataire a l’air de le trouver à son goût et surtout, tout à fait adapté à deux de ses activités préférées: ramasser des feuilles et se balader en trottinette. Qui serais-je pour la contredire? La vie est sans doute plus belle sous un bonnet à la fraise.

Je vous souhaite une douce soirée chers amis (avec ou sans cupcakes).

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When a baker and knitter mom casts on a hat for her daughter with the yarn she has chosen but without a specific pattern some weird contamination might happen. A hat yes but so very cupcake-ly.

The more I look at it the more it makes me smile. But then again, its little recipient doesn’t seem to be bothered. On the contrary she seems perfectly at ease for engaging in two of her favorite activities: picking leaves up and scootering. I guess she’s the one who knows better: life must indeed look brighter under a cupcake hat.

I wish you all a lovely evening friends (with or without cupcakes).